samedi 21 octobre 2017

Extraits de "jusqu'au sommeil" challenge 2016 : partie 2/5

Me revoilà pour une nouvelle salve d'extraits issus du challenge 2016.
Aujourd'hui, je vous invite à prendre connaissance ou à redécouvrir les extraits de 6 à 9.

Bonne lecture :)

Extraits 6 et 7 : De quoi est mort Otto ?

Contexte :
En dépit des efforts acharnés de Wilhelm, Otto est mort. Karl fait respecter une minute de silence puis disperse ses troupes pendant quinze minutes. Pendant ce temps, tandis que les hommes reprennent leurs esprits, Wilhelm procède à un début d'autopsie. Le quart d'heure passé, les soldats se réunissent dans la clairière et Karl prend la parole.

Extraits :
            — Soldats, nous avons presque tous vu mourir le sergent-chef Otto Kelswehr, dans des conditions toujours floues. Avec les moyens dont il dispose, notre infirmier Wilhelm a tenté de comprendre ce qui l'a tué. Il a manifestement fait une violente crise cardiaque. Nous le regretterons tous, il était un grand soldat et un excellent camarade, toujours volontaire pour aider ses frères d'arme. Mais en attendant qu'on en sache plus, je veux que vous exprimiez ce que vous avez ressenti. Et si vous savez quoi que ce soit qui puisse nous aider à comprendre, j'attends que vous me le disiez au plus vite.
            Une chape de silence s'abat. Seuls les crépitements du feu se font entendre pendant de trop longues secondes.
            — C'était vraiment une crise cardiaque ?      demande le grand Harald.
            — C'est la conclusion qui semble s'imposer, pour le moment. Tu confirmes, Wilhelm ?
            — Son cœur s'est emballé subitement. Il a eu des spasmes d'une rare violence puis plus rien. C'est vrai que c'était très spectaculaire et même… franchement horrible à voir. Mais oui, je crois que c'était une crise cardiaque.
            — Ma mère est morte de ça, rebondit Günter. Vrai qu'elle a eu des spasmes. Même qu'elle bavait. Mais elle ne hurlait pas "non" ou "pitié".
            Une rumeur se lève parmi les hommes. Aussitôt, Karl lève la main et demande le silence.
            — Alors, selon toi Günter, qu'est-ce qui est arrivé à Otto ?
            — J'en sais rien, Major.
            Le regard borgne du caporal fuit celui de son sous-officier.
            — Je pense que tu as une idée. J'ai envie de l'entendre, caporal.
            Günter serre et desserre les mains. Personne ne lui prend la parole, les regards se rivent sur lui.
            — J'ai entendu parler de malédiction, de fantômes. Ça vaut ce que ça vaut, mais avec tout le respect que je dois au caporal Wilhelm Braun, je crois pas que c’était juste une crise cardiaque.
            Un court silence s'impose avant que d'autres soldats approuvent les propos de Günter. Igor déglutit. Si quelqu'un a parlé de malédiction, Karl va forcément penser que c'est lui, mais il n'a rien dit.
            — D'accord. Qui t'a parlé de ça, Günter ?
            — Tout le monde et personne. Enfin, même toi, Major, tu as dû entendre parler de ça, pas vrai ?
            — Oui, Günter, on m'en a parlé aussi. Et comme pour toute information que je reçois, j'essaye de vérifier si elle est fiable. Alors, est-ce que tu peux me citer le nom de quelqu'un qui t'aurait parlé de cette malédiction, qui t'aurait peut-être donné des détails ?
            — Ça a commencé quand on a sorti ces rebelles de la forêt. Avant qu'ils soient emmenés dans les stalags, on les a un peu cuisinés. Y'en a plusieurs qui ont dit que, de toute façon, on ne pourrait pas garder cette forêt, parce que les spectres la défendraient. Et puis, j'en ai parlé avec Piotr et il m'a confirmé que c'était vrai, qu'il y a bien des fantômes ici.
            À nouveau une rumeur s'élève dans les rangs. Igor garde le silence et regarde les soldats. Le masque de l'inquiétude s'empare à nouveau d'eux. Piotr n'est pas parmi eux, il fait partie des sentinelles qui gardent le campement. Karl laisse les hommes deviser entre eux, il tend l’oreille et essaye de capter des bribes de conversation.
            — Vous savez, les gars, entame l’adjudant Fleiser, si un ruskov était mort à chaque fois qu’on m’a parlé d’une histoire de fantômes, la guerre serait finie.
            Quelques rires se font entendre. Karl se tourne vers lui et Igor ne le quitte plus des yeux.
            — Plus sérieusement, j'ai entendu la même chose que vous à propos de cette forêt. On y a stationné pendant des mois avec la neuvième blindée. On n'était pas si nombreux que ça, des proies faciles, en somme. Il est arrivé plus d'une fois que j'aille seul dans la forêt pour m'isoler un peu. Il ne s'est jamais rien passé. J'avais entendu le même genre de rumeur en Belgique et en France. Rien non plus.
            — Vous avez peut-être eu de la chance, adjudant, répond Harald.
            — Oui, peut-être. Ou bien peut-être que ces histoires de fantômes ne sont que du folklore. Par chez vous, ça doit bien exister aussi, ce genre d'histoire, non ?
            Plusieurs soldats opinent du chef. Karl croise les bras sur la poitrine. Igor ne voit que le dos du Major mais peut deviner le soulagement se dessiner sur son visage. Fleiser est un allié efficace.
            — Est-ce qu'un d'entre vous a déjà vu l'un de ces fantômes dont on lui a parlé ?
            Le silence reprend ses droits. Les hommes regardent à gauche, à droite ou à leurs pieds. Plusieurs secondes s'écoulent sans que nul ne réponde.
            — Un fantôme, ça ne se voit pas, hasarde Alexej.
            — Je ne suis pas d'accord, répond Karl. Les fantômes sont censés apparaître devant les gens pour les effrayer, les faire fuir. Un fantôme que personne ne verrait, ce serait comme un fusil en papier, ça ne servirait à rien.
            À nouveau, quelques sourires naissent sur les visages. Igor admire l'habileté de Karl à faire parler ses hommes pour mieux les convaincre de son point de vue. Hélas, celui-ci est totalement faux.
            — Oui, reprend Alexej gêné, je voulais dire en temps normal on ne le voit pas. Il devient visible quand il a envie.
            — Là, oui, je suis d'accord avec toi. Vous avez vu apparaître des fantômes, tout à l'heure ?
            Silence. Quelques hommes dont Fleiser font "non" de la tête.
            — Ça n'empêche que le sergent-chef Otto est vraiment mort d'une drôle de façon, pointe Tobias.
            Une rumeur approbative monte dans les rangs.
            — Là-dessus, je crois qu'on est tous d'accord, approuve Fleiser. Vraiment bizarre. C'est comme quand on coupe la tête d'un poulet et qu'il continue à courir, parfois sur des centaines de mètres avant de tomber. C'est le même genre de bizarrerie. Est-ce que ce sont des poulets maudits ? J'espère que non, parce que j'en ai mangé.
            Fleiser parvient à nouveau à amuser les soldats.
            — Mon père était médecin, reprend l'adjudant. Quand j'étais plus jeune, il me racontait des tas de bizarreries qu'il voyait sur ses patients. Et après, il m'expliquait ce qui avait provoqué ces choses étranges. L'humain est très compliqué à comprendre. Je ne suis pas médecin, mais je vais vous dire ce que j'en pense, sur la base de ce que m'expliquait mon père. Le sergent-chef était allongé son le dos, les bras et les jambes en croix, à peu près de la même manière qu'on le tenait au moment où Wilhlem lui a retiré sa balle. Et il a souffert de cette expérience, on l'a tous entendu. Le caporal-chef lui a quand même retiré ce bout de métal sans pouvoir l'endormir. Je vous laisse imaginer ce que ça peut faire.
            Les visages de plusieurs soldats grimacent. Igor ne quitte plus des yeux l'adjudant dont le visage reste calme mais très expressif.
            — Ça l'a marqué, forcément. Là-dessus, il était enfin soulagé de cette blessure qui le faisait souffrir. Sa tension est retombée, il a enfin pu s'endormir. Et je crois que, marqué par cette expérience, il a fait un cauchemar très violent. Épuisé, il n'a pas réussi à s'en réveiller. Son cœur s'est emballé sous la panique et, comme l'a dit Wilhelm, il a fait une crise cardiaque.
            Une rumeur monte à nouveau. Les soldats se tournent les une vers les autres. Sascha, un appelé connu pour être un peu trouillard, se tourne vers Igor.
            — Vous en pensez quoi, sergent-chef ?
            — Je sais pas, répond-il. L'adjudant était là lors de l'opération, et c'est vrai que ça a dû traumatiser Otto. Je crois que c'est possible, oui.
            Sascha hoche de la tête. Il semble épuisé, ses yeux peinent à rester ouverts.
            — Wilhlem, reprend Karl, qu'est-ce que tu en penses, toi qui est infirmier ?
            Le jeune homme rajuste ses lunettes sur son nez et se redresse pour parler plus fort.
            — Un des médecins avec qui j'ai travaillé en hôpital, à Stuttgart, avait des théories assez similaires. Oui, ça peut arriver de mourir d'une crise cardiaque en faisant un rêve particulièrement violent dont on ne parvient pas à se réveiller. C'est très rare, mais ça existe.
            — Tu as vu des gens mourir comme ça, Wilhelm ?
            La question vient d'Einrich dont le visage a repris quelques couleurs.
            — Non, mais j'ai lu les rapports du docteur là-dessus. En dix-sept ans de pratique, il avait recensé onze cas. Certains lui avaient été rapportés par des confrères, mais il avait vu lui-même cinq personnes mourir comme ça. C'est pour ça que je crois qu'Otto a fait une crise cardiaque.


Extrait 8 : Infantry tactics for the meez.

Contexte :
Suite au décès d'Otto, Karl a besoin d'un nouveau sous-officier en seconde. Il choisir Fleiser, dont le grande de Lieutenant est plus élevé que le grade de sergent détenu par Werner. Toutefois, Fleiser n'est pas familier avec les manoeuvres d'infanterie, puisqu'il vient des panzerdivisions. Karl entreprend donc de lui transmettre quelques bases, qui pourraient être utiles en cas d'attaque soviétique dans la forêt.

Extrait :
            — Qu'est-ce que tu connais des manœuvres d'infanterie ?
            — Juste ce que j'ai vécu pendant ma formation et mes classes. Avant de passer le brevet de pilote de char, j'y ai passé six mois, en 37.
            — Tu n'as pas tout oublié, j'espère.
            — Pas tout, non. Mais une bonne partie quand même. Je saurai encore me dissimuler, avancer discrètement et me replier en bon ordre, ça fait partie de ce qu'on nous apprend aussi dans les divisions blindées, au cas où on devrait se séparer de nos chars. Mais pour ce qui est des manœuvres offensives ou des embuscades, il va falloir tout reprendre à zéro.
            Karl lui adresse un rictus.
            — Ne t'inquiètes pas trop pour ça. Vu le nombre que nous sommes, je n'envisage pas vraiment ce genre d'hypothèse. Si on tombe sur des soviets, il y a peu de chance qu'ils soient moins que nous.
            — Ça pourrait être un petit détachement, ou des éclaireurs.
            — Oui, tu as raison.
            Il s'apprête à lui expliquer son point de vue mais se retient.
            — D'ailleurs, c'est un cas de figure intéressant. Imaginons qu'on aperçoive dans la forêt un détachement d'une dizaine de russes. Mettons qu'ils avancent en colonne, entre les arbres. Nous, on est comme maintenant, sur le sentier. Qu'est-ce que tu ferais ?
            Fleiser écarquille les yeux et réfléchit. Il oriente le faisceau de sa lampe sur sa gauche, vers les arbres et les observe pendant quelques secondes.
            — On n'y voit pas grand-chose. Si on aperçoit des ennemis, ça voudra dire qu'ils sont tout proches.
            — En effet.
            — Je crois qu'il faudrait essayer des les encercler et de les capturer, pour qu'ils n'aillent pas alerter le gros de leurs troupes.
            — D'accord, partons là-dessus. Comment tu t'y prendrais ?
            — Eh bien…
            Il prend son menton entre son pouce et son index et fait crisser sa barbe sous sa peau.
            — Je dirais qu'il faut diviser notre groupe en deux, partir dans les bois et essayer de faire un arc de cercle autour des ennemis, pour leur couper la retraite.
            — Tu penses pouvoir les attraper tous ensemble ? Tu sais qu'il suffit d'un seul homme pour donner l'alerte.
            Fleiser le regarde, un sourcil levé. Karl s'efforce de maintenir une expression neutre pour ne pas donner d'indice à l'adjudant.
            — En allant vite, je crois que c'est possible, oui.
            — Bon, je vois.
            Fleiser se met à rire.
            — Ce n'est pas ça du tout ?
            — Non, mais je te rassure, tout le monde a le même réflexe. Ta manœuvre peut fonctionner dans d'autres circonstances. Si c'est toi qui infiltre le camp ennemi, par exemple. Là, on est en situation défensive, donc il faut réfléchir autrement. Tu repères la colonne ennemie. Tu retranches tes hommes de l'autre côté de la forêt et tu les disperses, comme s'ils avaient peur. En agissant comme ça, tu incites la colonne ennemie à s'approcher, à venir sur le sentier où, forcément, ils y verront plus clair. Si ça fonctionne, tu peux les cueillir. Sinon, dis-toi qu'à dix contre un nombre inconnu d'ennemi, ils ne vont pas attaquer. Au pire, ils vont se replier et aller faire leur rapport. Alors tu quittes le sentier, tu changes de cap, bref, tu brouilles la piste qu'ils ont vus.
            — D'accord, je comprends. Mais qu'est-ce qui se passerait si on exécutait ma manœuvre ?
            — Déjà, l'ennemi aurait largement le temps de fuir. On en capturerait au mieux la moitié.
            — Ah, mince !
            — Ensuite, les hommes de tête ne se laisseraient pas avoir comme ça. Ils tireraient sur nos gars, pour faire un maximum de bruit et nous faire perdre un maximum de temps. Si le gros des troupes n'est pas trop loin, on serait dans une situation critique. Et enfin, à aligner les soldats en vis-à-vis dans la forêt, il y aurait de forts risques de balles perdues. Il faut toujours garder un angle de tir qui protège les hommes de ce genre de chose. Tu peux les mettre en vis-à-vis si tu es placé en surplomb, par exemple. Ils vont tirer vers le bas et ne risquent pas de se toucher les uns les autres.


Extrait 9 : L'enfance de Werner.

Contexte :
Tandis que Karl explique à Fleiser les bases de la tactique pour infanterie, Werner marche devant eux et les écoute d'une oreille critique. 
Puis, il repense à son passé. Lorsqu'il n'avait que 10 ans, ses parents sont morts dans un accident de train. Fils unique, rejeté par son grand-père paternel, qui n'a jamais accepté que le mariage de son fils avec une femme juive, Werner est recueilli par Rachel, la sœur de sa mère. Il ne l'a vu que très peu de fois auparavant et, tout ce dont il se souvient à son propos, est son obsession de la religion juive et les conversations houleuses entre elle et sa mère concernant le mariage des parents de Werner.

Extrait :
            Ce fut pourtant cette femme sèche, au regard durci par des lunettes aux contours trop droits, qui le recueillit à la mort de ses parents. Le premier jour, elle se montra souriante, chaleureuse et rassurante. C'était bien la première fois qu'elle se comportait ainsi avec lui. Il n'oubliera jamais le lendemain matin, lorsqu'elle vint le réveiller.
            — Debout !
            La voix sèche claquait dans le silence. Elle alluma une bougie disposée sur la table de chevet. Lorsque Werner se tourna vers elle, la lueur de la chandelle conférait à son visage un aspect encore plus angoissant qu'à l'accoutumée. Les ombres creusaient son regard et ses rides.
            — Tu te lèves, tu te rinces le visage et tu descends, ordonna-t-elle. Tu as cinq minutes.
            Werner n'avait même pas le moyen de savoir l'heure qu'il était. Des larmes coulèrent le long de sa joue alors qu'il repensa à ses parents. Pourquoi avait-il fallu qu'ils meurent ? Des sanglots jaillirent de sa gorge et il replongea le visage dans cet oreiller à l'odeur de renfermé. Les cinq minutes s'écoulèrent vite, et Rachel remonta. Les escaliers grincèrent sous ses pas.
            — Tu ne m'as pas bien compris, petit Werner.
            — Je veux ma maman ! brailla-t-il.
            — Ta maman est morte. Ton papa aussi. Tu n'as plus que moi au monde.
            Ces paroles accrurent ses larmes. Ses pieds battirent le vieux matelas, faisant couiner le lit en bois. Rachel s'assit à côté de lui et passa sa main dans ses cheveux. D'un geste du coude, il la repoussa.
            Soudain, quelque chose le frappa sur les fesses et il cria de plus belle. Un second coup le poussa à se retourne. Dans sa main droite, la veille femme tenait un manche en bois duquel jaillissaient plusieurs lanières de cuir. Il n'avait jamais vu un tel objet. Son cœur se mit à battre plus fort. La tristesse et la peur se mélangeaient en lui.
            — Première règle : quand je te donne un ordre, tu m'obéis, lâcha Rachel d'un ton sec.
            — Mais…
            — Deuxième règle : tu protestes ? Tu désobéis ? Tu me contraries ? Monsieur Martinet te remet dans le droit chemin.
            — Maman ne m'aurait jamais fait ça ! Vous n'avez pas le droit !
            — Troisième règle, répondit Rachel avec un sourire carnassier sur le visage, puisque ta survie dépend de moi, j'ai tous les droits sur toi. Tu es un enfant du pêché, mon petit. Ce n'est pas ta faute, mais il est temps d'y remédier.
            Sa gorge se noua. Le rictus disparut du visage de la vieille femme et Werner reprit son souffle. Elle ne le quittait pas du regard.
            — C'est quoi le pêché ? osa-t-il d'une voix piteuse.
            — Pour les enfants d'Israël, le pêché c'est de ne pas se marier selon les règles de la Torah. C'est ce que ta mère a fait, en acceptant le mariage chrétien. Tu es né dans le pêché, mais tu vas bientôt devenir un vrai juif. Alors, peut-être que je serai plus gentille avec toi. Tu commences à comprendre ?
            Il hocha la tête nerveusement. Werner ne comprenait pas un traître mot de ce que disait Rachel. Mais il comprenait que Monsieur Martinet pouvait tomber à nouveau sur son corps. Il sentait encore la morsure des lamelles sur la chair de ses fesses, à peine protégée par son pyjama.
            — C'est déjà mieux, reprit Rachel. Et maintenant, debout ! Si je dois remonter une troisième fois, tu le regretteras.
            Elle se leva et quitta la chambre. Werner resta figé une bonne minute sur le lit, cherchant à comprendre s'il cauchemardait où si son quotidien venait de basculer en enfer. Les fesses encore douloureuses, il se leva, jeta de l'eau sur sa figure et descendit. Quelque part au fond de son cœur, la tristesse et la peur se mélangeaient déjà pour former autre chose, une sensation qui ravivait ses forces. Il ne savait pas encore ce dont il s'agissait, mais il s'y accrocha.



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