dimanche 23 octobre 2016

J'ai lu : La Tour de Sélénite par Arnaud Codeville.



4ème de couverture :
Adel Blanchard est un écrivain en perdition. Depuis quelques mois, sa vie ne se résume qu’à éviter les huissiers et à courir après son ex-femme pour voir ses deux enfants. Pour sortir la tête de l’eau, il accepte un poste de professeur de Lettres dans une faculté de Lille mais peu à peu, il ne peut s'empêcher de glisser dans la dépression. Un soir, alors qu’il est prêt à commettre l’irréparable, sa voisine de palier intervient miraculeusement et l’en empêche. Il voit en elle l’opportunité de démarrer un nouveau chapitre de sa vie, c’est donc naturellement qu’il participe au projet universitaire qu’elle organise avec un collègue : la restauration d’un phare en Loire-Atlantique. Malheureusement, il ne se doute pas que ce périple le mènera au cœur de la terreur où il y laissera une partie de son âme…


Pour l'anecdote, je me trouvais au Furet de Villeneuve d'ascq, à la recherche de bons romans à offrir à un ami pour son anniversaire. Soudain, je tombe sur cette couverture. C'est en premier lieu le nom de l'auteur qui a attiré mon attention. Je connais un Arnaud Codeville. Métalleux, bassiste, féru de jeux de rôles et en particulier, "l'appel de Cthulhu". S'agirait-il d'un homonyme ? Ou est-ce le même Arnaud qui, depuis 10 ans que je ne l'ai pas vu, a pris la plume ?
La dédicace à Fabien achève de lever les doutes : ça ne peut être que lui. 
La semaine suivante, Arnaud étant en dédicace près de chez moi - et aussi près de chez lui, en fait :) - je me rend à la librairie où il est invité, et me procure deux exemplaires de son roman : un pour mon ami et un pour moi. Il m'apprend alors qu'il a choisi la voie de l'indépendance et s'est débrouillé par lui-même pour faire imprimer et distribuer son roman, ainsi que pour son site web. Et comme je l'ai trouvé au furet, on peut dire qu'il a très bien bossé !
Étant un lecteur déplorable de lenteur, je n'ai fini ce très bon roman que récemment. Entre-temps, Arnaud a écrit un second roman, que je me procurerai sans doute très vite, mais en attendant, laissez-moi vous parler de celui-ci.



Arnaud a choisi de nous mettre dans la peau d'Adel blanchard, optant pour la première personne du singulier en termes de narration. Ce n'est pas le choix le plus facile pour l'auteur, mais dans le cas présent, je pense que c'était la meilleure option. On suit le parcours chaotique de cet écrivain déchu, qui accepte un poste en fac tout en essayant de voir ses enfants. Le tout est bien rendu, le style d'Arnaud est sobre et efficace. Il sait mettre l'accent sur l'essentiel et nous emmener avec lui, tout en douceur.
Peu à peu l'histoire - dont je ne révélerai rien, comme d'habitude - se met en place. On rencontre les collègues du prof, personnages bien caractérisés et plutôt attachants. Les événements se précipitent, l'ambiance se tend progressivement. Les dialogues sont globalement bien écrits, les situations crédibles, on se laisse prendre de plus en plus. 
Peu à peu, on entre dans le coeur de l'action, et un habile huis clos s'installe. La tour de Sélénite se dévoile peu à peu, avec son ambiance et ses mystères. Il devient de plus en plus difficile, à ce stade, de se convaincre de reposer le roman. Les descriptions sont plutôt convaincantes et permettent au lecteur de bien se faire à l'image. Bientôt, le rythme s'accélère, l'action se met en place et on plonge dans l'horrifique. On est dedans et on ne veut pas lâcher jusqu'à la dernière page. Tout s'enchaîne très bien, ne laissent plus le temps aux personnages de respirer. Le cauchemar est au rendez-vous, palpitant et délectable. En refermant ce roman, j'étais très content de ma lecture.
J'ai quand même trouvé quelques petites imprécisions ou approximations, mais rien qui ne perturbe la lecture. Quelques coquilles ont échappé à la vigilance de l'auteur et de ses relecteurs, mais là encore, rien de rédhibitoire, on en trouve aussi dans les romans publiés par les plus grand éditeurs. 

Arnaud nous sert un premier roman tout à fait convaincant, qui entraîne le lecteur un peu plus au fil de pages et se finit sur un diabolique crescendo. Quelques détails auraient pu être améliorés, mais au final, happés par l'histoire, on ne se rend compte de presque rien.  Très joli coup d'essai ! 
Je vous conseille ce roman si vous aimez les histoires horrifiques et les ambiances oppressantes. Et si vous croisez Arnaud en dédicace, n'hésitez pas à aller le voir :)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire