jeudi 29 octobre 2015

Entretien avec Muse.



— Oh, vieux pépère ! crus-je ouïr tandis que je jouais à Millipede.

Je regardai par terre, pour n'y voir que ma chatte, Cat, qui attendait l'autorisation de monter sur mes genoux. Il m'avait pourtant semblé qu'on m'invectivait... Bon.
Je tuai une araignée, deux morceaux de chenille orange et me fit abattre lâchement par un morpion.
— Eh oh ! répéta Muse.

— Qui me parle ? demandai-je sous le regard intrigué de Cat.

Devine ! 
Je devinai et me raidit.
Dis-moi juste un truc, reprit ma tortionnaire, t'as pas l'impression que t'as mieux à faire que jouer à tes vieilleries des années 80 ?
C'est top les années 80 ! Puis c'est la période de retour vers le futur, alors je retourne vers le passé.
Ben ça tombe bien, s'emballa-t-elle ! Parce que dans le passé, tu as fait un joli planning, tu as même dit que tu écrirais 3 romans sinon rien. Ça te rappelle quelque chose ?
Je sentais toute la profondeur de son agacement dans le ton de sa voix, froid comme le carrelage de mes WC. Je déglutis en silence, dépourvu d'arguments face à la vérité.
Oui, je...enfin, peut-être que j'ai été un peu optimiste.
Tu m'étonnes, John !
Non Francis...
La ferme ! Bref, tu avais un planning, tu as des tas d'idées qui prennent la poussière dans tes tiroirs, et tu jours à Millipède ?
Oui non mais, quand même, j'ai bien entamé le plan de corrections d'Essence d'Asphalte, osai-je.
Ah ben après 4 mois de glandouille, c'est le minimum !
Je marquai un silence, histoire de temporiser un peu. La chieuse de service avait raison, j'avais légèrement abusé sur le temps de repos de la plume.
Écoute, repris-je en joignant les mains, ce soir je suis en vacances pour deux semaines. Je vais pouvoir corriger à fond, et bien carburer.
Elle me toisa d'un regard dur comme un œuf qu'on aurait cuit pendant 12 minutes. 
Promis, je m'y remet à fond, renchéris-je.
Et ensuite ?
Ben dès que c'est fini, j'attaque Jusqu'au Sommeil. En Décembre, si tout va bien.
Mouais. T'as intérêt à te sortir les doigts, mon pépère. Tu sais comme je peux être chiante quand je m'y met ?
Oh oui, je sais ! 
— Rendez-vous fin novembre pour un nouveau roman, donc.
Dans un nuage de fumée que seul mon esprit malade pouvait voir, elle disparut. Cat ronronnait sur mes genoux, impassible maîtresse zen. 

Tout ça pour vous dire que ça avance, ça écrit, même s'il est peu probable que je parvienne à écrire trois romans d'ici fin juin. Pourtant, je dois bien reconnaître que mes trois-presque-quatre mois de repos intégral m'ont rafraîchir les idées et fait le plus grand bien. Me voilà ragaillardi et prêt à inonder les pages de mon écran d'histoires à vous faire frémir.